Avant Sens, Agedincum au coeur de la Guerre des Gaules
Imaginons que l’on puisse vous proposer un séjour d’un nouveau genre : le voyage dans le temps! Dans les musées, installés dans l’ancien palais des archevêques, on est dans le vif du sujet. On y remonte jusqu’au Paléolithique pour retrouver nos ancêtres.
Mais pour les Gaulois, avance rapide jusqu’en 390 av JC. Dans l’escalier du musée, vous croisez une impressionnante statue de Brennus, le chef des Sénons qui prit Rome cette année-là. C’est ainsi que les Sénonais entrèrent dans l’Histoire.
350 ans plus tard, César fait stationner à Agedincum, la future ville de Sens, six légions avant d’aller affronter Vercingétorix et les tribus gauloises du côté d’Alésia.
La paix venue, une ville romaine s’élève à l’emplacement du site gaulois, avec des rues se coupant à angle droit. Cette organisation urbaine existe encore aujourd’hui : la Grande Rue correspond à l’ancien decumanus maximus ; la rue André Gâteau, prolongée par la rue de l’Ecrivain, à l’ancien cardo maximus.
La ville se développe comme en témoignent les mosaïques, les sculptures et la façade des thermes reconstituée que l’on peut voir dans la partie souterraine des musées. Mais ce sont surtout les stèles funéraires qui font la richesse des collections gallo-romaines des Musées de Sens : intégrées dans le rempart construit, en urgence, au moment des invasions barbares, au IIIè siècle ap. JC., elles sont conservées dans un état de fraîcheur exceptionnel, ayant été protégées au fil des siècles des outrages du temps. Cette collection fait des Musées de Sens une référence pour le monde gallo-romain.
Les trésors d’art sacré de Sens
Capitale d’une province romaine sous l’Antiquité, Sens devient une métropole religieuse avec l’avènement du christianisme au IVè siècle. Au Moyen-Âge, l’archevêché de Sens domine les évêchés de Chartres, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes (moyen mnémotechnique, pensez à Campont) et son archevêque porte le titre de « Primat des Gaules et de Germanie », c’est-à-dire qu’il était le premier après le Pape, excusez du peu ! Le Trésor de la cathédrale est aménagé dans l’ancienne chapelle du palais des archevêques qui jouxte l’édifice. Il a de beaux restes, même si la Révolution est passée par là ! On peut y voir des pièces exceptionnelles, parmi lesquelles de splendides tapisseries flamandes du XVè siècle, la chasuble de Thomas Becket ou encore la Sainte Châsse, coffret reliquaire tout en ivoire. Impossible de vous décrire l’ensemble des richesses contenues dans la salle du Trésor, il faudra le voir pour le croire ! Allez, en voici un petit avant-goût.
Trois des plus belles pièces du Trésor de la cathédrale : la tapisserie des trois couronnements ©Musées de Sens
Trois des plus belles pièces du Trésor de la cathédrale : la Sainte-Châsse ©Emmanuel Berry
Trois des plus belles pièces du Trésor de la cathédrale : la Sainte Coupe ©J.-P. Elie
Pourquoi « Les » Musées de Sens ?
Nous parlons « des » musées puisqu’il s’agit de la réunion des collections municipale, d’Etat et privée !
Les musées proposent donc une richesse et une variété de pièces remarquables. Aux collections gallo-romaines et au Trésor de la cathédrale s’ajoutent la collection Marrey et ses ferronneries d’art, des peintures de l’école flamande et hollandaise, deux sculptures de Rodin… Nous, nous avons un faible – il faut bien l’avouer – pour le trésor de Villethierry, avec ses 847 bijoux de l’Âge du Bronze.
L'Adoration des mages par Peter Bruegel - Oeuvres de la collection Marrey ©Emmanuel Berry
Salle Marrey ©Emmanuel Berry
Le port d'Audierne par Albert Marquet ©Emmanuel Berry
L'inondation par Abel Grimer ©Emmanuel Berry
Paysage par Abel Grimer ©Emmanuel Berry
Salle Marrey ©Emmanuel Berry
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